Qu'on se le dise. J'aime mon fils de manière viscérale, inconditionnellement, à l'infini. Rien de nouveau sous le soleil, toutes les mamans aiment leurs enfants. On n'en mesure cependant pas la portée avant de devenir mère soi-même. La portée de sa voix non plus d'ailleurs. C'est fou comme un si petit bonhomme peut s'exprimer avec autant de... euh... véhémence?
Si comme moi vous faites partie de celles qui avaient lourdement sous-estimé la signification de la phrase tant entendue : «ça change la vie !» ; si vous n’aviez aucune idée de la vraie définition du mot « fatigue » avant d’être mère; si vous pensiez que votre congé de maternité serait un long fleuve tranquille et si les pleurs de votre bébé n’ont d’égal que votre désillusion post-partum, alors cet article est pour vous.
LA GRANDE DÉSILLUSION
Un bébé, ça pleure. Si si, tous. Même celui si sage de votre copine. Toutes les mères ne disent pas tout. Comme par exemple que bébé dort super bien le jour (« Ooooh qu'il est gentil ! ») mais se réveille la nuit toutes les 30 minutes. Bien sûr, un bébé n'est pas l'autre et le vôtre semble excessivement vocal. Mais nos rejetons doivent affronter bien des petits maux sans autre moyen de nous en avertir qu'en s'en plaignant à gorge déployée. C'est notre rôle de nous armer de patience (beaucoup) mais il faut bien le dire, on n'est vraiment pas au top de notre forme et on partirait bien s'enterrer la tête dans le sable d'une destination exotique inconnue.
Comment gérer au mieux :
- Accepter au plus vite que la réalité de la parentalité n'est peut-être pas aussi rose qu'on l'imaginait...pour l'instant en tout cas.
- Se répéter tous les jours que cette période bousculée n'est que transitoire et que les gazouillis et les éclats de rire de votre bambin finiront par remplacer les pleurs. Restez zen. Respirez. Pas de panique. Tout ce chaos est normal.
- Dormir dès que bébé dort, quelle que soit l'heure. Le manque de sommeil ne nous aide certainement pas à positiver.
- Parler de vos sentiments négatifs. Avec votre compagnon, avec une amie proche ou même avec votre médecin, surtout si vous n'arrivez pas à sortir la tête de l'eau. Cela aide à relativiser, à partager nos ressentis et à se rendre compte que non, on est ni seule au monde ni anormale.
CULPABILITÉ, QUAND TU NOUS TIENS
Si vous êtes sûre que bébé n'a pas de raison de pleurer, il n'en a certainement pas. Sur notre échelle de valeurs adultes, bien sûr. Si bébé n'est ni fatigué, ni affamé, ni souillé, ni malade et s'il n'a pas l'air d'avoir de douleurs (gaz, reflux, dents,...), arrêtez de vous faire un sang d'encre. Bébé s'exprime et a sans doute juste besoin d'être rassuré. Quelle que soit l'école de pensée que l'on adopte par rapport à la fréquence à laquelle bébé doit ou pas se retrouver dans nos bras ou tout simplement quelle que soit l'énergie que l'on est capable et désireuse de lui donner, ne vous comparez à personne: chaque duo maman-bébé est unique et c'est un long périple à la découverte l'un de l'autre qui commence. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière de faire, alors bon, les conseils de belle-maman ou la pression médiatique, ça va un moment. Arrêtez de culpabiliser, de comparer, d'intellectualiser à outrance et apprenez à faire confiance à votre instinct de maman. C'est votre meilleur allié.
Comment gérer au mieux :
- Lâcher du lest. Pas besoin d'en faire un drame si vous n'avez pas vu le fond de votre évier depuis plusieurs semaines ou si les seules fringues propres de la maison sont celles de bébé. Le ménage attendra.
- S'octroyer des pauses. Plus vous vous énervez et plus difficile cela devient pour bébé de retrouver son calme. Si vous avez besoin de 5 minutes, mettez bébé en sécurité et prenez-les. Non, ça ne fait pas de vous une mauvaise mère, au contraire.
- Être bienveillante envers soi-même. Ce que l'on ressent face à un bébé qui pleure beaucoup est compréhensible. Vous n'avez même pas eu le temps de reprendre votre souffle après l'accouchement que déjà vous devez choisir entre dormir, vous laver ou manger pendant vos seules 20 minutes calmes de la journée. Vous n'êtes peut-être pas un super héros, mais vous êtes une super maman, pas de doute.
- Ne pas laisser vos hormones gagner la bataille. Alors que vous vous demandez déjà pourquoi l'humanité continue de procréer, les coquines viennent couronner le tout d'une pointe de dramaturgie et de désespoir passager. Reconnaître et admettre les bouleversements « chimiques » qui secouent notre corps, c'est un premier pas et ça aide.
ET L'AMOUR, DANS TOUT CA ?
Un bébé, c'est 24h/24. Alors quand ses pleurs raisonnent dans la maison un peu plus souvent que nécessaire, on est prête à péter une durite et on a du mal à trouver du plaisir dans notre nouveau statut de mère. On en viendrait presque à en vouloir à notre petit ange, à se dire qu'il ne nous aime pas puisqu'on n'est pas capable de l'apaiser. On questionne notre relation avec notre enfant et nos doutes participent à ce méchant cercle vicieux de stress et d'épuisement qui nous donne le vertige. Pourtant, pas de doute, vous êtes la personne la plus importante dans la vie de votre bébé.
Comment gérer au mieux :
- Reprendre confiance en soi. Votre bébé fait bien plus que juste vous aimer. Votre présence est pour lui un besoin primaire.
- Apprendre à gérer son stress. Notre loulou absorbe l'atmosphère qui l'entoure comme une éponge émotionnelle. Autant que faire se peut, essayez d'inverser les rôles. Vous n'êtes pas la victime des pleurs de votre enfant mais c'est votre enfant qui est victime de son désarroi. Et vous êtes - jusqu'à preuve du contraire - la personne la plus qualifiée pour l'aider à passer le cap.
- Se concentrer sur le positif. Un sourire, une petite main qui s'accroche à votre doigt, une sieste plus sereine, son regard qui plonge dans le vôtre. Parlez-lui tendrement, attardez-vous sur les détails de son visage,... Après tout, pleurnichard ou pas, on le sait toutes : notre bébé est le plus beau bébé du monde.
- Prendre du temps pour soi. À votre rythme, quand vous êtes prête. Demandez à une personne de confiance de prendre le relais pendant quelques heures et faites une activité qui vous fait du bien à vous. Vous n'en serez que plus heureuse de retrouver votre petit, et il le sentira.
ET EN PRATIQUE ?
Voici une liste d'astuces à essayer pour apaiser bébé :
- Chanter à tue-tête.
- Emmailloter bébé pour qu'il se sente rassuré.
- Brancher le sèche-cheveux ou (plus écologique) mettre une vidéo d'un bruit de sèche-cheveux sur youtube.
- Mettre votre bébé dans la position d'allaitement classique, ventre contre ventre, une main entre ses jambes et sa tête dans le creux de votre autre bras. Bercez-le tout doucement ou marchez dans la maison.
- Entamer une conversation avec le papa (ou tout autre personne dans la pièce) même si vous devez hausser un peu la voix pour vous faire entendre.
- Lui donner un bain et s'assurer que ses oreilles sont dans l'eau : ils aiment généralement beaucoup cette «sonorité étouffée».
- Le mettre nu dans une pièce chauffée et lui donner un massage tout tendre en respirant profondément, jusqu'à ce que votre calme et la chaleur de vos mains l'apaise.
- Porter bébé en écharpe.
- Partir vous promener (à pied avec le porte-bébé, en poussette, en voiture).
- Le mettre au lit et faire de son mieux pour l'aider à trouver le sommeil (voui j'ai appris à mes dépends qu'un bébé fatigué, ça pleure même et surtout quand on essaye de l'endormir).
Mes produits « coup-de-cœur » qui ont aidé maman et bébé à retrouver un peu de sérénité :
- La suce Butterfly à bout plat de Natursutten. Bébé n'en veut aucune autre, ce fût donc une révélation lorsqu'il accepta celle-ci avec plaisir. Et ça fait plaisir aussi à maman de savoir qu'il tétouille une sucette en caoutchouc naturelle, hypoallergénique et sans BPA.
- Le livre « Quand mon bébé me parle » de Stephan Valentin. Quelques pistes intéressantes pour mieux comprendre son bébé... et prendre quelques heures pour un moment lecture au calme fait du bien, dans tous les cas.
- Une bonne écharpe de portage. On en a déjà parlé sur le blog, mais mon coup de cœur à moi, c'est l'écharpe de la marque « Je porte mon bébé ».
- Un doudou. À la maison on en a plein, mais j'aime particulièrement le doudou Singe de Zébio. Il est en coton organique et sans « poils », donc pas de souci si bébé veut le mâchouiller pour s'apaiser. N'oubliez pas de vous balader souvent avec le doudou contre votre peau pour qu'il s'imprègne de votre odeur. Bébé adore.
- L'huile de détente Douce Nuit de Néobulle. A frictionner sur la plante des pieds et le bas du dos de bébé. Dans tous les cas, son odeur est apaisante, même pour les mamans.
- Le swaddler d'Ergobaby. Je n'étais pas convaincue au début par l'idée d'entraver les mouvements de mon bébé mais j'ai dû me résoudre à l'évidence : se sentir « entouré » leur rappelle leur vie intra-utérine et les fait se sentir en sécurité, surtout les premières semaines.
En bref, ne laissez pas les pleurs de bébé vous miner : les choses se mettent en place un jour. Votre enfant ne sanglotera plus à 17 ans dans vos bras toute la nuit simplement parce que sa journée fût trop stimulante. Et puis parlez à votre mini. Rassurez-le, dites-lui ce que vous ressentez, décrivez les choses qui vous entourent. Bébé ressentira vos intentions et cela vous aidera à gérer vos angoisses .. et les siennes par la même occasion.
Amicalement,
Ludi