Quand on est jeune parent et que l'on discute avec ses proches, la première question est souvent générale : "alors, ça se passe avec votre nouveau-né ?". Puis s'en suit une question plus précise : "et bébé alors, il fait ses nuit ?". Le sommeil est de toute évidence une des préoccupations centrales pour l'entourage des jeunes parents. Chacun y va de son témoignage et de ses conseils. Au final, il y a parfois de quoi s'y perdre dans la masse d'informations (souvent contradictoires !) que l’on reçoit.
Beaucoup d'adultes ont des attentes irréalistes concernant le sommeil de leurs enfants et tentent en vain de les dresser à dormir à un rythme qui n'est pas encore adapté à leur âge. "Tu vas en faire un enfant tyran", "on voit bien qu'il te manipule" affirment certains face aux méthodes d'autres parents jugées trop laxistes. Pourtant, on sait aujourd'hui que les bébés n'ont pas encore la maturité cérébrale suffisante pour faire des caprices. Un nourrisson qui se réveille et qui pleure n’essaie donc pas de manipuler ses parents.
Selon certaines études, les réveils nocturnes seraient même positifs pour le bébé et pour la maman. En effet, les bébés qui se réveillent souvent auraient moins de chance de mourir prématurément. Ces réveils sont protecteurs car ils assurent un lien avec les parents et offrent la possibilité de boire et de s'alimenter. En cas d'allaitement, il y a également des avantages pour la mère : cela lui évite notamment d'avoir les seins engorgés le matin. De plus, si le bébé tête 8 fois en 24H, il sera plus aisé de caser ces 8 tétée en 24H plutôt qu'en 12H.
Il existe une manière douce et plaisante d'aider bébé à bien dormir pendant la nuit : il s'agit du cododo (ou du sommeil partagé). Nombreux sont les parents qui le pratiquent sans toutefois l'avouer à leurs proches tant la pression sociale peut être forte. En effet un "bon bébé" serait un bébé qui dort dans son lit, sur le dos, sans peluches, et 10 heures d'affilées. C'est sûrement un modèle qui peut convenir à certains enfants mais si un bébé pleure, pourquoi le priver d'un environnement réconfortant ? Auprès de ses parents, il se sentira probablement plus facilement apaisé et trouvera mieux le sommeil.
Bien sûr, pour que l'enfant soit en sécurité, il est essentiel de respecter certaines règles rappelées dans l'ouvrage "Partager le sommeil de son enfant" de Claude-Suzanne Didier-Jouveau (p.59). Parmi elles, il vaut mieux :
- allaiter son enfant car l'allaitement permet à la femme d'être plus vigilante
- faire en sorte que le bébé ne dorme pas entre deux adultes ou près d'un endroit où il pourrait glisser
- ne pas être anormalement fatigué où sous l'influence de médicaments ou d'alcool et autres drogues
La sécurité est naturellement la priorité pour éviter le syndrome de la mort subite du nourrisson. Je vous invite à vous reporter au livre cité plus haut pour découvrir l’intégralité des précautions à prendre. Une fois ces conditions remplies, la famille pourra découvrir tous les bienfaits du cododo. Cette pratique favorise notamment les liens familiaux et elle est plus répandue qu’on ne le pense. Saviez-vous qu'en Corée, une étude sur 427 enfants âgés de 12 mois à 7 ans a révélé que le cododo concernait 88.2% d'entre eux ? D'ailleurs, nombreux sont les pays où cette pratique est très répandue, loin de ce que nous connaissons dans notre pays.
Un des grands avantages du cododo est également de faciliter l'allaitement. La proximité fait que la mère peut plus facilement anticiper les moments où son enfant aura faim, avant même que celui-ci ne se mette à pleurer. Dans son livre "Ne pleure plus bébé", Claude-Suzanne Didier-Jouveau rappelle d'ailleurs les dangers de laisser pleurer trop longtemps un enfant : "le stress subi par le jeune enfant provoque en effet une cascade d'effets physiologiques, en particulier au niveau de la sécrétion des hormones et des neurotransmetteurs, qui auront un impact définitif sur le cerveau en plein développement de l'enfant".
En matière d'éducation, il n'y a pas de recette miracle et il y a autant d'écoles différentes qu'il n'y a de parent. Ainsi, il serait dommage de rejeter en bloc le cododo qui peut être une option épanouissante pour toute la famille, pour peu qu'il ait lieu dans un environnement sécuritaire. Le cododo n'est pas mauvais en soi : apprenons aux parents à avoir confiance en eux et en leur instinct !
Alexandra
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